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Loin des formats classiques, les politiques adoptent de plus en plus les codes des réseaux sociaux. Live Instagram, chaînes Twitch, comptes TikTok, partenariats avec des youtubers… Une nouvelle façon de s’adresser à son électorat et une stratégie qui mérite d’être analysée. Passion Media décortique le sujet pour vous.
Une nouvelle façon de toucher les jeunes
Pourquoi se risquer au jeu des réseaux sociaux ? Ce n’est plus tout à fait une option. Les réseaux sociaux captent une grande partie de notre attention, parfois même plus que certains médias. Et c’est d’autant plus vrai pour la génération Z, ceux qui feront notre société de demain? Pour les politiques, c’est donc une façon de s’adresser différemment à eux. La particularité? Ils peuvent aisément segmenter les prises de parole selon la cible souhaitée et le message à faire passer (selon l’âge de l’influenceur, le sujet ou le réseau social de prédilection, etc…). C’est aussi une façon pour eux de créer une certaine proximité et d’instaurer une forme de confiance.
La carte du home made par Gabriel Attal
Voilà un endroit où on ne l’attendait pas. Gabriel Attal, porte-parole du Gouvernement Secrétaire d’État auprès du Premier ministre, est récemment allé répondre au micro du youtubeur fitness Tibo InShape (8 millions d’abonnés). Une tenue adaptée, un vocabulaire ajusté pour l’occasion, une ambiance informelle… Ils ont parlé pendant un peu plus d’une demie heure de sujets d’actualité. Et c’est un succès ! La communauté était au rendez-vous. Le format a permis de s’adresser à un autre public, de toucher d’une autre façon en s’adaptant davantage à ces derniers. Et depuis l’automne 2020, ce n’est pas la seule action. Gabriel Attal a multiplié les apparitions, les rencontres (Enjoy Phoenix, Fabian, Julia Layani, Malek Délégué), les formats innovants. Si ces formats paraissent spontanés, ils sont pourtant soigneusement préparés. Les influenceurs sont choisis sur le volet, les thématiques abordées sont sélectionnées avec minutie. Bref, un jeu d’équilibriste.
Le format vidéo par Jean-Luc Mélenchon
Il apparaissait déjà sous forme d’hologramme lors d’un meeting de campagne en 2017, Jean-Luc Mélenchon est un des politiques français qui s’est le plus tôt investi sur les réseaux sociaux. Le chef de La France insoumise avait par exemple créé une chaîne YouTube pour y proposer de façon hebdomadaire une rubrique « revue de la semaine ». Il y faisait le tour de l’actualité, et en profitait également pour parler de ses engagements de campagne. Depuis, il s’est déployé sur Instagram, Twitch et même TikTok. Une de ses vidéos a d’ailleurs cumulé pas moins de 4millions de vues. Que contenait-elle ? C’était un message au sujet des problèmes de Parcoursup, formulé en remixant les paroles de Anissa, de la chanteuse Wejdene.
Un enjeu d’image et un risque à prendre
Plus que de faire passer un simple message, l’usage des réseaux sociaux est un véritable enjeu d’image. Pour les politiques, c’est une façon de montrer leur capacité d’adaptation aux nouveaux moyens de communication, d’incarner la modernité, de prouver qu’ils sont en phase avec les enjeux de chacun. Il y a par ailleurs un autre point intéressant : un effet de Boomerang. Une action sur les réseaux sociaux, peut ensuite être reprise par des médias plus traditionnels et toucher ainsi une communauté bien plus large que celle prévue initialement. Un bon tremplin, qui peut parfois tourner au bad buzz. C’est pourtant un risque qu’ils se doivent de prendre. Ils sont d’ailleurs nombreux à témoigner sur la nécessité de devoir être partout.
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Il n’y a plus une seule façon de s’adresser aux gens, mais des milliers. Et pour cela, les réseaux sociaux sont parfaits ! Les politiques l’ont bien compris, et tentent avec plus ou moins de succès, d’en adopter les codes. Aux Etats-Unis,une personne qui incarne à merveille cette nouvelle ère : Alexandra Ocasio Cortez, aussi appelée AOC.