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Vous vous sentez plutôt homme ? Femme ? Les deux ? Ni l’un ni l’autre ? Pas de bonne, ou de mauvaise réponse. Pas de réponse universelle non plus. C’est le message que tente de faire passer la communauté LGBTQI+. La dernière action lancée qui fait parler d’elle ? Un changement massif des biographies d’internautes et de créateurs de contenus sur le réseau social Twitter, pour y intégrer les pronoms de genre. Une façon intelligente de faire parler du sujet et de sensibiliser un maximum de personnes. Passion Media revient avec vous sur ce sujet qui promet de révolutionner nos sociétés.
Une initiative de la communauté LGBTQI+
C’est un combat qu’ils mènent depuis de nombreuses années : la reconnaissance des genres, de tous les genres. Leur volonté ? Changer le regard de la société sur les différents types de sexualité, notamment celui des personnes transgenre. Leurs actions passent par de la sensibilisation, et des actions coup de poing.
Un mouvement apparu sur Tumblr
Tumblr, la plateforme de micro-blogging, a été précurseur sur le sujet. Des communautés s’y sont développées librement afin de se questionner sur les sujet du sexe, des genres, de l’orientation sexuelle. De nombreux contenus ont été développés en ce sens : éducatifs, ludiques, explicatifs. Une question revient : comment faire comprendre et accepter au grand public que le genre n’est pas binaire (homme/femme) mais multiple, et qu’il n’est pas donné comme tel à la naissance ? La démarche a su toucher son public. Le succès a été au rendez-vous, la communauté a bien grandi, pour finalement rejoindre la sphère publique.
Le concept de GenderBread Person
Vous avez déjà entendu le concept du GenderBread Person ? C’est un concept basé sur 4 éléments essentiel et qui permettrait de définir de façon exacte et complète le genre de chacun :
- le sexe biologique (caractéristiques physiques données à la naisse)
- l’orientation sexuelle (attirance sexuelle)
- l’expression de genre (pour faire simple, les apparences)
- l’identité de genre (la définition sur comment on se sent, et son approche légale)
Les différentes formes de pronoms
L’idée de ce mouvement est de pouvoir poser un nom, et clarifier les contours du concept de genre. C’est aussi une façon pour beaucoup, de pouvoir poser des mots concrets sur ce qu’ils sont, comment ils se sentent. Dans cette logique, les pronoms sont essentiels. C’est donc avec cette approche que les prénoms sont arrivés dans les bio Twitter de nombreux utilisateurs. Il y a les “classiques” (il/elle), mais il y en a également d’autres (des pronoms inclusifs, des pronoms pluriels, etc…). Petit tout d’horizon des formules existantes.
Zoom sur le genre non-binaire
Par opposition à la distinction homme/femme, il existe le genre non-binaire. Autrement dit ? Ce sont des personnes qui se reconnaissent à travers certains traits d’un homme et/ou d’une femme. Plus facile à exprimer en anglais (they/them), certaines personnes ont créé des déclinaisons pour la langue française. Ce sont des néologismes comme “iel” (le plus connu) ou “illes” (un mélange entre ils et elles). Il existe également des néologismes pour les personnes ne se reconnaissant dans aucun des genre homme et femme. Voici quelques exemples : “elli”, “yel”, “ael”, ou encore, “ul”, “ele” ou “ol”.
Le rapport au genre est un sujet complexe, sur lequel de nombreux experts se penchent aujourd’hui. Longtemps relégué aux oubliettes, il est régulièrement mis sur le devant de la scène, et incarné comme un véritable combat par de nombreuses communautés qui se sentent exclues et ne se reconnaissent pas dans la vision actuelle des choses. C’est aussi une démarche très personnelle, souvent longue, parfois compliquée. Il n’y a, à ce stade, aucune règle universelle n’est définie et appliquée. A chacun sa démarche, son prénom, sa définition.
A l’avant garde d’un combat sociétal
Dérivé de l’expression anglaise “gender fluid”, le terme regroupe tous ceux qui, dans leur identité de genre, ne se sentent :
- ni tout à fait homme ni tout à fait femme
- à la fois homme et femme
- homme né dans un corps de femme ou inversement
En d’autres mots ? Tout ce qui ne correspond pas exactement à notre la vision binaire (homme et femme) de notre société moderne. Et ils sont nombreux. Cet effet de masse commence à avoir de l’impact. Les médias se saisissent du sujet, la parole se libère. En 2019, Vogue sortait un numéro dédié au sujet intitulé « Mode, beauté, nouvelle identité… l’éclat unisexe ». L’Obs enclenchait le pas rapidement avec une Une intitulée « Ni fille ni garçon » associée à un éditorial intitulé « 50 nuances de genre »
Vers une identité de genre évolutive
Autre point essentiel de ce mouvement : l’identité de genre n’est pas définie de façon unique, pour une vie. Elle évolue selon l’espace, le moment, le ressenti. Plus concrètement, elle change et se métamorphose selon les évolutions de chaque individu. Sur ce point les Millenials et la Génération Z sont précurseurs. De nombreuses études montrent une tendance à la fluidité croissante des identités de genre chez ces communautés.
Le combat du genre en France
En France, le sujet est moins présent que chez nos homologues américains. Il est néanmoins présent, et commence à se faire une vraie place dans les sujets de société. Selon une étude Opinion Way, 8 % des millenials s’identifient comme “no-gender”, 11 % préfèrent le terme de “gender-fluid”. Le concept “non-binaire” convient quant à lui à 36 % des interrogés. Bref, c’est le reflet d’une société qui genre, évolue, se questionne, vise à intégrer chaque individualité de la meilleure façon possible.