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Le concept d’économie créative vous dit quelque chose ? Architecture, arts, théâtre, cinéma, musique… Il englobe de nombreux secteurs, une grande variété de compétences. Et pourtant, sa définition reste encore floue. Retour sur ce secteur que certains estiment être le plus déterminant du XXI siècle. Passion Media vous explique tout ce qu’il faut savoir !
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L’économie créative, c’est quoi ?
Un concept encore flou, assez large, mais dont les traits commencent à se dessiner. Il réunit 13 domaines d’activité : publicité, architecture, marché des arts et des antiquités, artisanat, design, mode, cinéma, logiciels de loisirs interactifs, musique, arts du spectacle, édition, logiciels, télévision et radio. Bref, un très large éventail d’industries, de professions, de compétences qui fait prendre conscience de l’ampleur et de la richesse de ce secteur. Et le point commun entre tous ces domaines ? Ils naissent grâce à la créativité et les compétences artistiques de talent individuel. Elle est généralement le fruit d’une autre économie : la Passion Economy. La rencontre de la passion et de la créativité en somme. A la clé un fort potentiel de création de richesse par la génération de propriété intellectuelle.
Bon à savoir : La question se pose alors des robots artistes comme Ai-Da exposée au Design Museum de Londres. Économie créative ou pas ? On vous laisse en décider.
Aux origines du concept d’économie créative
Au début, on parlait d’industrie créative. Le terme n’était pas au goût de tous, mais cela permettait d’y associer la notion de marché, de création de valeur. C’est en quelque sorte la version 2.0 de l’industrie dite culturelle (théâtre, musique, danse, cinéma, arts visuels, etc…). Et pour cause, la notion d’industrie fait aujourd’hui de plus en plus sens : le secteur représente une part clé de l’économie des pays (création d’emplois, de richesse, etc…). Et cela va plus loin. L’économie créative a un impact certes financier, mais aussi social, culturel et politique.
Un levier économique réel
L’ampleur de la créative économie est pour le moment difficile à évaluer, en effet, il n’existe pas d’étude dédiée au secteur, ce qui la rend difficilement mesurable. Un autre point qui freine l’analyse est tout simplement son cadre : qu’est ce qui rentre dans la créative économie et qu’est ce qui n’en fait pas partie. Si l’on pousse l’exercice de comparaison un peu plus loin, on peut considérer que le secteur est proche de l’industrie cinématographique ou la musique. On se dit que l’économie créative doit avoir un impact vertigineux !!
La notion clé de propriété intellectuelle
Le concept ? Évaluer la valeur d’une idée, d’une création. La condition ? Que celle-ci puisse être protégée par des droits d’auteur, brevets, marques commerciales ou tout autre mécanisme juridique et réglementaire. Autrement dit ? C’est le prix que l’on s’accorde à attribuer à une œuvre pour la posséder et qui permet de la protéger. Cela permet ainsi d’empêcher toute copie ou détournement commercial sans l’autorisation de la personne possédant les droits. La différence avec un objet classique ? Il y a certes une notion objective (le coût de la réalisation, le temps humain, etc…) mais aussi subjective. Cela peut d’ailleurs donner des choses qui peuvent paraître très surprenantes pour certains. Un exemple ? Cette œuvre invisible, vendue pour 15 000€.
Bon à savoir : Vous avez entendu parler de l’émergence des NFT (Non Fungible Token) ? Ce sont des œuvres non matérielles, donc virtuelles et numériques (tweets, les gifs, les vidéos). Certains sont prêts à payer des millions pour en posséder. Le dernier exemple en date ? 600 000 dollars pour devenir possesseur du gif Nyan Cat. Le marché des NFT représentait déjà 2 milliards d’euros d’investissement au premier trimestre 2021.
Les limites de l’économie créative
La définition fait encore débat. En effet, la notion de créativité pourrait selon certains être attribuée à d’autres secteurs comme l’ingénierie, les biosciences, etc… Se pose également la question de l’impact de la technologie. Une exposition « Artistes et Robots » s’est tenue récemment au Grand Palais à Paris où s’est posée la question : et si la machine et l’intelligence artificielle pouvaient remplacer l’artiste ? En 2015, Google a fait pas mal de vagues avec son IA Deep Dream. Celle-ci générait des œuvres à partir d’images existantes et en se basant sur le principe de paréidolie (ou l’idée d’imaginer des formes dans les nuages). On parlait même d’inceptionnisme.
Cette définition ne fait par ailleurs pas la distinction entre les personnes qui sont à l’origine de cette valeur de propriété intellectuelle (les créatifs) et celles qui en bénéficient (et qui relèvent plus de l’idée de l’exploitation de cette propriété intellectuelle).
L’évolution de la réflexion sur les industries créatives
La notion d’économie créative évolue encore aujourd’hui. Certains pays intègrent la gastronomie, d’autres l’édition, la publicité, les logiciels. La technologie vient d’ailleurs rebattre entièrement les cartes. La fusion entre ce domaine et les domaines historiques de l’industrie créative a engendré de nouvelles compétences et corps de métiers. Par ailleurs, doit-on mesurer également les emplois non “créatifs” du domaine ou simplement ceux qui consistent à créer la valeur ajoutée elle-même ? L’organisation Nesta va même jusqu’à dire que les emplois créatifs dans les industries non créatives sont supérieurs en volume au nombre d’emplois créatifs dans les industries créatives. Enfin, la notion de créativité évolue constamment. Elle n’était pas la même il y a 200 ans, et sera probablement complètement différente dans 100 ans. Bref, il y a de quoi se faire des nœuds au cerveau.
Et demain, l’économie créative ce sera quoi ?
Si nous n’avons pas de chiffre officiel à l’heure actuelle, l’impact de ce domaine en termes d’élément distinctif et d’image pour un pays, une région, une zone géographique est essentiel. Le Japon est connu mondialement pour ses mangas, la France pour sa gastronomie, les Etats Unis pour son industrie cinématographique, l’Angleterre pour sa musique. Bref, l’industrie créative est un poids considérable dans le rayonnement des pays. Le secteur doit être mieux encadré en mettant en place des politiques d’aides, des évaluations et études de son évolution et son impact sur la société. Toutes ces mesures permettront à moyen terme de contribuer à son développement.
La dernière définition proposée ? Elle a été partagée par Nesta en 2014 et la voici : l’économie créative est le secteur spécialisé dans l’utilisation du talent créatif à des fins commerciales. Ah, dernier point. Certains vont même jusqu’à dire que le pétrole était le carburant de l’économie du XXème siècle, et que la créativité sera celui du XXI. Bref, c’est un sujet dont on a pas fini d’entendre parler.
Et justement, petit défi rien que pour vous […] Demandez à votre entourage, vos amis, vos collègues, votre famille s’ils se considèrent comme faisant partie de l’économie créative. De quoi lancer des débats !